Le coliving, nouveau mode de vie collectif urbain ?
Dans quelles mesures le coliving peut-il être un levier pour améliorer la qualité de vie individuelle et collective sur les territoires ? Comment cette forme d’habitat peut-elle permettre de densifier le tissu social d’une ville ?
Temps de lecture : 4 min – 7 décembre 2020 – L’équipe de LaVilleE+

Forme d’habitat communautaire proposant des services divers et variés, le coliving offre de nouvelles opportunités en termes de logement, de qualité de vie et de dynamiques territoriales. Son caractère flexible et adaptable permet à la fois de s’adapter aux habitants mais aussi aux territoires. Etudiants, jeunes actifs, familles ou encore seniors, tous peuvent se retrouver dans des offres de coliving, proposant à la fois des services pour améliorer sa qualité de vie, mais aussi et surtout permettant de tisser des liens sociaux forts avec la communauté de l’habitat.
Coliving, communauté et mutualisation
Le coliving, un atout dans un monde urbain en perte de liens ?
Les différentes restrictions de déplacement mises en place durant la crise de la covid 19 ont mis en exergue l’expérience variable des citoyens en termes de logement. Le manque d’espace et de lien social sont les principaux points qui ont été relevé. Le coliving semble répondre à cette demande d’un monde qui transite du « chacun pour soi » au « chacun pour tous ».
Le coliving se distingue par sa forme d’habitat, qui s’appuie sur la solidarité et la mutualisation. Gérée par une tierce partie professionnelle ou associative, ce type de logement consiste à réunir plusieurs résidents dans un même logement. Ces derniers partagent des espaces et des services afin d’accéder à une meilleure qualité de vie, tout en gardant un espace de vie privé à eux.
Un espace de vie avec plus de services et moins onéreux
Le coliving se différencie de la colocation, des résidences étudiantes et de la location classique par l’intégration de services et la présence d’une communauté. Ce sont ces 2 spécificités qui constituent l’attractivité de cette forme d’habitat – permettant notamment de proposer des loyers moins onéreux.
Pour occuper un espace privatif et bénéficier des espaces partagés et des nombreux services, vivre dans un coliving coûte environ 850 euros par mois contre 1000 euros pour un petit appartement en location meublée à Paris.
Dans un monde urbain marqué de plus en plus par la distanciation sociale, cet habitat collectif permet de renouer des liens sociaux forts avec des individus.
Un outil pour la densification heureuse de nos villes ?
Une forme d’habitat flexible et adaptable, un prérequis pour la ville de demain ?
Caractérisé par sa flexibilité, cet habitat permet une grande liberté aux résidents qui peuvent rester dans le logement de 1 mois à plusieurs années. Le tout est facilité par des démarches administratives simplifiées et souples.
La forme de ces logements est variable, et peut donc s’adapter au contexte urbain et territorial. Ce mode de vie peut être développé dans des résidences neuves, mais aussi dans des appartements ou maisons réhabilités. Aujourd’hui certains opérateurs proposent des résidences dépassant les 100 lits pour les plus gros concepts.
Exemple : L’exemple de Lime Living Spaces en plein cœur de Bayonne
En 2017, le projet de coliving Lime Living Spaces, est lancé à Bayonne au Pays basque. Avec un appartement entièrement rénové en plein centre de Bayonne, disposant de 5 chambres privées et meublées à la location, l’objectif est ici de proposer aux locataires une location longue durée d’appartements design, fonctionnels et entièrement meublés, en plein cœur de la ville. Le concept prévoit notamment la mise à disposition de salle de bain privée pour être en accord avec les types de résidents cherchés : des familles.
Une forme d’habitat pour plusieurs concepts : du coliving pour chacun et pour tous
Les parties prenantes du secteur ont développé des offres adaptées à la diversité des acteurs du territoires. On peut trouver des colivings adaptés aux étudiants, aux jeunes actifs mais aussi aux familles ou aux personnes âgées pour ne citer que ces cas-là.
Exemple : The Babel Community, des logements flexibles pour les jeunes actifs à deux pas du Vieux Port à Marseille
The Babel Community propose des résidences hybrides comprenant à la fois des espaces de coliving mais aussi de coworking à Marseille, près du Vieux Port. Ces logements ciblent les jeunes actifs de 25-35 ans en proposant donc de nombreux espaces de travail mais aussi d’autres espaces partagés propices à des activités – comme des salles de sport, des restaurants, des salles de projections. Le lieu est animé par un « happiness officer », qui organise pour la communauté des événements et des ateliers variés
Exemple : Common, États-Unis, offrir des logements de qualité aux jeunes actifs
Proposant une vingtaine d’espaces de coliving aux États-Unis, Common est un des plus gros acteurs du marché du coliving américain. Cet opérateur est basé à Brooklyn, avec des espaces à New York, Los Angeles, San Francisco, Chicago, Washington et Seattle. Il se démarque par l’utilisation d’outils numériques pour améliorer constamment le service des habitats. Une application de messagerie instantanée dans la résidence des usagers a par exemple été développée.
Ce type de logement reste pour le moment peu connu en France mais n’attend qu’à être développé. Son adaptabilité et sa flexibilité semblent pouvoir fournir un levier efficace pour les enjeux de logements abordables, de densification urbaine mais aussi de mixité sociale.